Descriptif de l’axe 1

AXE 1 : Éducation Corps Mouvement

Les trois entrées de l’axe 1 s’inscrivent dans une approche pluridisciplinaire (anthropologie, didactique, intervention, histoire, philosophie, sociologie, etc.) attentive aux dynamiques éducatives s’intéressant au corps et aux pratiques physiques dans leurs dimensions environnementales, spatiales, territoriales, politiques, pédagogiques, culturelles, normatives, structurelles. Les notions scientifiques (Education, Corps, Espace, Ecologie, Bien-être, Sport, Olympisme, Pouvoirs et normes) mobilisées dans les recherches inhérentes aux trois entrées sont interdisciplinaires, transversales et interrogées dans la perspective d’une consolidation théorique.

Entrée 1 : Dynamiques éducatives : les conditions de la réussite scolaire, éducative et sportive (contextes, acteurs, pratiques)

Les travaux menés s’intéressent aux « dynamiques éducatives » contribuant à la « réussite » de publics vulnérables et/ou en difficulté. La thématique est travaillée dans et hors l’espace scolaire et, plus particulièrement, dans les « espaces alternatifs » à visée politico-éducative.

Les terrains d’étude sont variés : éducation nationale (Laboratoire de la persévérance scolaire), éducation populaire (Coopérative des citoyens), éducation familiale (Université des familles), loisirs éducatifs (Le jardin suspendu), dispositifs éducatifs partenariaux d’accompagnement (Cité éducative, Cité de l’emploi, E2C, TAPAJ).

Les activités de recherche de cette entrée s’inscrivent dans le cadre de pratiques d’évaluation de dispositifs éducatifs.

Entrée 2 : Éducation Olympique

L’entrée « éducation olympique » de l’axe 1 trouve son point d’ancrage à partir de réflexions issues de la notion d’olympisme et, plus généralement, des grands événements qui lui donnent corps depuis des centaines d’années, les Jeux olympiques. Le but de cette orientation de recherche spécifique consiste, à partir d’approches pluridisciplinaires en sciences humaines et sociales du sport, à questionner les acteurs (athlètes olympiens ou non, publics, dirigeants, responsables des organisations administrant l’institution olympique, etc.), les discours et les pratiques, les normes et les pouvoirs, les idéologies et les cultures, les philosophies de vie sous-tendues, les principes éthiques, les valeurs éducatives, etc., qui lui sont généralement associés. Pour Pierre de Coubertin, l’olympisme est un outil qui doit servir à éduquer la jeunesse tant corporellement qu’intellectuellement. Cette voie éducative privilégiée alimente des questions nombreuses et variées dont se saisissent les sociologues, les historien.ne.s et les chercheur.e.s en sciences de l’éducation et de l’intervention, en sciences de l’information et de la communication, etc. Derrière la difficile définition de l’éducation olympique se dressent de nombreuses problématiques éducatives. Preuve s’il en est, le Père et rénovateur des Jeux olympiques modernes semble avoir préféré, à son époque, l’expression « éducation sportive » à « éducation olympique ».

Les liens entre olympisme et politique sont ténus et subtils. Parce que le Mouvement olympique et le système éducatif qu’il promeut jouent de rapports de forces, ils entretiennent d’intimes liens avec les pouvoirs et donc impliquent naturellement la sphère politique, que René Rémond définit d’ailleurs par référence au pouvoir. Ainsi, dans ses diverses déclinaisons (exécutif, législatif, judiciaire, universitaire, institutionnel, diplomatique, pédagogiques, etc.) et dans une dimension multiscalaire du local à l’international, les jeux de pouvoir olympique et politique se croisent et s’interpellent. Les études portant sur les éducations olympiques ou sportives au sein de territoires marqués par la création de Jeux (régionaux ou sous-régionaux) et sur les acteurs institutionnels (athlètes, dirigeant.e.s, etc.) qui ont œuvré à leurs mises en œuvre et développements se révèlent déterminantes pour saisir ces processus de fonctionnement du pouvoir.

L’utilisation de concepts, tels que l’objet-frontière en 1989 par Susan Star et James Griesemer ainsi que le rôle de passeur culturel, pose la question de l’intériorisation de normes définies par la Charte du CIO ou d’une volonté d’insertion dans la politique d’expansion de l’olympisme. Ces formes de coopérations et discours idéologiques, économiques, philosophiques et éducatifs seront analysées dans le but d’éluder les confrontations, les interactions et les relations entretenues entre les individus, les groupes, les sociétés concernés par les enjeux de l’extension olympique.

Entrée 3 : Éducation corporelle, éducation physique et environnement

L’environnement peut être appréhendé comme un cadre dans lequel les humains évoluent. Le terme est polysémique. Il peut être décliné autour de caractéristiques géographiques, physiques, architecturales, géologiques, végétales, scolaires, humaines, sociales, etc. Cette plurivocité interpelle car elle révèle les divers usages et pratiques auxquels l’environnement est lié et, surtout, les différentes façons dont il peut être élaboré, transformé, vécu, habité selon les espaces, les contextes, les groupes sociaux et les cultures qui les animent.

L’espace, en tant que réalité matérielle existe indépendamment du regard de l’individu. La sociologie, l’histoire, l’anthropologie, l’ethnologie, la philosophie, les sciences de l’éducation et de l’intervention, etc., interrogent les différents types de rapports qu’entretiennent les êtres humains avec ce qui les entoure, ce qui les supporte et les constitue : école, gymnase, stade, salle de classe, vestiaires, club-house, piscine, rivière, lac, plage, forêt, chemin, falaise, etc. L’observation, l’acquisition, la modification et la transmission des mouvements corporels insérés dans ces environnements est le cœur des préoccupations des chercheur.e.s de cette entrée 3.

L’espace physique se redouble d’un espace politique, responsable de son organisation. Le processus de métaphorisation de la gouvernance territorialisée sollicite la notion d’écosystème. L’écologisation des discours pour qualifier les territoires sensibles permet de réintroduire au sein du réseau d’acteurs (pouvoirs publics, associations sportives, fédérations, etc.) des formes de hiérarchies, de pouvoirs, de normes, de frontières, d’idéologies, etc.

Ces thématiques de l’éducation des corps sont appréhendées en fonction des différents objets de recherche, en lien avec les pratiques physiques, les loisirs corporels, les jeux traditionnels et le sport dans différents contextes (compétitions institutionnalisées, spectacles artistiques, médecine douce, loisirs de nature, Education Physique Scolaire, colonies de vacances, éducation populaire, etc.). À travers différentes études de cas, il s’agit de questionner et de comprendre comment les environnements sont construits, modifiés, mobilisés par les acteurs sociaux pour donner du sens à leurs pratiques.

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