Descriptif de l’axe 2

Axe 2 « MIC » : Mythes, Imaginaires sociaux et Cultures visuelles

Cet axe est constitué des trois entrées suivantes :

Entrée 1 : Mythes

S’il est assez classiquement entendu que le mythe est un récit relatant des faits imaginaires, plusieurs orientations différentes sont questionnées au sein de cette entrée : le mythe antique envisagé comme histoire et signification (transmis par la tradition, il met en scène les grandes figures fondatrices de nos civilisations) ; la mise en regard du mythe et de l’utopie ; une définition péjorative du mythe comme construction de l’esprit ne reposant en rien sur le réel et le mythe rapporté au genre littéraire ou à un monde imaginaire à explorer. Au sein de cette entrée, le mythe est vu comme récit oral ou écrit tenu pour vrai par ceux qui le transmettent. Dans le domaine sportif, cette notion de sens commun prend une signification particulière depuis que les « Dieux » ont envahi les stades et tendent, sinon à se substituer aux héros traditionnels des contes et légendes d’antan, du moins à occuper une place privilégiée sur la scène médiatique. Ils donnent lieu à des légendes urbaines ou à la création de personnalités sportives mythiques, véritables produits culturels et idéologiques. L’entrée mythologique de cet axe aspire à saisir le sens du mythe façonné par un discours, des images, des représentations sociales et des idéologies sportives. Aussi, dans le domaine des pratiques corporelles, le mythe peut être étudié comme étant synonyme d’une légende vivante (sportifs, acteurs, etc.), de la genèse d’une histoire (une épopée sportive par exemple), des pouvoirs idéalisés (compléments alimentaires, force du milieu naturel, etc.) ou bien encore, à l’instar de la Grande Boucle ou des Jeux exprimant deux facettes antithétiques : la réalité et l’utopie. Les mythes s’actualisent et se déplacent au gré des modes. Cette entrée représente une opportunité d’interroger plus précisément une figure particulière et présente dans le milieu sportif, celle du héros, lequel est défini à la fois par un ensemble de pratiques physiques et par les messages qui se développent autour de ses exploits. Au final, les différents mythes et les héros sportifs constituent un prisme à travers lequel le chercheur peut appréhender les croyances, les problèmes fondamentaux et les espoirs des sociétés humaines.

Entrée 2 : Imaginaires sociaux

À travers différentes études de cas, il s’agit de comprendre comment les imaginaires se construisent, se transforment et sont mobilisés par les acteurs sociaux pour donner du sens aux pratiques corporelles et de loisirs. En creux, cela revient à interroger les façons dont les acteurs coopèrent à la production d’un univers de significations mais aussi comment ils se conforment à des ensembles symboliques structurants. Deux grands axes d’analyse se laissent deviner. D’un point de vue « macro », l’imaginaire apparaît comme un principe organisateur de pratiques de loisirs. Il est un outil pour la compréhension des conduites sociales. Dans une perspective « micro », l’imaginaire sera davantage abordé comme une création. En effet, les interactions au sein de mondes sociaux délimités conduisent à la production d’imaginaires permettant aux acteurs (par le biais de leurs pratiques de loisirs) de sortir momentanément d’un quotidien souvent perçu comme assujettissant. Cette double dynamique apparaît comme étant constitutive de la notion d’imaginaire. Appréhender des catégories de représentations créatrices mais aussi organisatrices de pratiques, permet de questionner le fonctionnement des pratiques de loisirs au sein d’espaces variés et à travers différentes temporalités. Les imaginaires collectifs peuvent aussi être analysés à travers la réception et les processus d’identifications des acteurs.

Entrée 3 : Cultures visuelles

Si la culture peut être envisagée comme une manière collective d’être au monde, la multiplication des images dans le paysage médiatique du sport crée une culture visuelle singulière. Plus précisément, celle-ci n’est pas la somme d’un ensemble d’images, mais constitue un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images. Les études visuelles correspondent alors à l’étude des images sociales. Par conséquent, les messages relatifs aux pratiques corporelles exhibées dans les différents médias peuvent être porteurs de discours, élogieux ou critiques, à l’égard du sport, de ses acteurs, des pratiques corporelles ou encore de l’Olympisme, et ce pour des générations successives. En d’autres termes, les images représentant des pratiques physiques participent à la fabrication d’un bain visuel dans lequel se meut la société. Or, cette appropriation visuelle du sport est peut-être plus forte qu’on ne pourrait le penser. Ces circulations d’images documentent le récepteur tout en ayant un rôle dans la formation de l’opinion publique visuelle du sport. Il s’agit donc d’analyser ces représentations dans la mesure où le visuel contribue à la construction socio-culturelle du regard. Ces différentes pistes attirent l’attention sur la fabrication des imaginaires à l’œuvre également dans le cadre des activités corporelles ludiques. Dans cette perspective, cette entrée vise à déchiffrer tous les documents et les diverses traces permettant de saisir l’expression des mythes inhérents aux pratiques physiques envisagés par le chercheur. L’étude des mythes, des symboles et des processus socio-culturels qui se dégagent derrière ces images sportives est au cœur de cette entrée « cultures visuelles ».

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